… quel genre d’amie serais-je, si je ne leur parlais pas de Jésus? 

J’aimerais, de tout mon coeur, entendre mes amis me dire qu’ils veulent suivre Jésus parce que je les aime et que je vois dans leur vie un vide que seul Dieu peut combler. Je vois leur besoin de Dieu et je suis triste parce qu’ils ont l’opportunité de le connaître et ne le choisissent pas. Ce que leur coeur cherche est à leur portée, mais ils en sont souvent inconscients.

J’aimerais leur parler de Jésus, mais je ne sais pas trop comment m’y prendre. J’ai peur peur d’être maladroite et incomprise, de briser les liens de notre amitié. Mais quel genre d’amie serais-je, si je ne leur parlais pas de Jésus?

Le problème est que la façon dont j’ai toujours imaginé l’évangélisation ne semble pas être une approche qui serait généralement appropriée pour mes amis. J’entends parler de gens qui se font arrêter dans le métro et qui, après avoir entendu l’évangile, deviennent chrétiens. D’autres reçoivent un tract ou sont invités à l’église et, quelques jours plus tard, donnent leur vie au Seigneur. J’y crois et je rends gloire à Dieu pour ces vies transformées. Et pourtant, je n’ai pas l’impression que ces approches auraient un impact positif sur la vie de mes amis postmodernes.

Quelle est la solution? Est-ce que je devrais abandonner tout espoir et ne plus jamais aborder le sujet ou est-ce que je devrais prendre mon courage à deux mains et en parler malgré mes hésitations?

Avec le temps, j’ai compris qu’il y avait une autre option : celle de partager ma foi doucement, en étant sensible au cheminement personnel de mon ami, mais en faisant des pas courageux pour les aider à avancer vers Dieu.

Le livre I once was lost, écrit par Don Everts et Doug Schaupp, m’a grandement inspirée dans cette direction. En le lisant, j’ai pris conscience de cette réalité : mes amis sont tous dans un cheminement et cherchent, à leur façon, des réponses à des questions que seul Dieu peut répondre. Nous pouvons remarquer, en général, que nos amis passent tous par certaines étapes avant d’arriver à un point où ils se sentent à l’aise de confier leur vie à Christ. Ils commencent par faire confiance à un chrétien et ensuite deviennent curieux par rapport au christianisme. Ensuite, ils s’ouvrent au changement en reconnaissant qu’il semble manquer quelque chose dans leur vie et que Jésus est peut-être la solution. Ceci peut les amener à rechercher activement la vérité et, finalement, prendre la décision de suivre Jésus.

Toutefois, bien que mes amis aient ce parcours en commun, ils progressent à un rythme qui leur est propre et ne sont pas tous rendus au même point. En fait, certains resteront toujours au même stade tandis que d’autres avanceront à la vitesse de l’éclair. C’est à moi d’évaluer où ils en sont et de les aider à cheminer. Il me semble logique que je n’intervienne pas de la même manière auprès de mon amie qui est simplement curieuse qu’auprès de mon ami qui est en recherche active. Chaque personne mérite d’être traitée selon ce qu’elle est, c’est-à-dire une personne distincte avec un arrière-plan et un parcours uniques.

Avec cela en tête, je pourrais utiliser différents outils pour chacun de mes amis. Peut-être que je donnerais le magazine À découvert à ma camarade de classe pour l’aider à s’ouvrir au changement et j’irais simplement prendre un café avec un autre, dans le but d’apprendre à le connaître et d’établir un lien de confiance. Les deux actions sont bonnes, puisqu’elles visent à aider mes amis à réfléchir sur la spiritualité, tout en respectant leur cheminement.

Cette approche pourrait vous sembler froide et calculée, mais elle est loin de l’être. En réalité, c’est une manière pour moi d’aimer mes amis et de leur partager l’évangile de façon à ce qu’ils le comprennent.

Bien que ce concept de cheminement soit utile, je dois quand même me rappeler que ce n’est pas moi qui suis au contrôle de la situation. Mon rôle n’est pas de manipuler mes amis ou de les forcer à progresser, mais plutôt de faire des pas de foi et de me fier à Dieu pour les résultats. C’est lui qui fait une œuvre incroyable dans notre vie et dans celle de nos amis; nous avons simplement l’honneur d’en être témoins et d’être des outils dans sa main.

Bien que ce concept de cheminement soit utile, je dois quand même me rappeler que ce n’est pas moi qui suis au contrôle de la situation. 

Est-ce que ce sera toujours facile? Non. Je crois qu’il est toujours intimidant de partager sa foi avec ses amis. Toutefois, avec de bons outils et l’aide du Saint-Esprit, je crois que rien n’est impossible.

Au sujet de l'auteur

Christina Jodoin Dénommé

Christina Jodoin est équipière de P2C à Montréal et travaille principalement auprès des étudiants et jeunes adultes en contexte universitaire. Originaire de la campagne, elle habite maintenant en ville avec son mari Daniel et ses deux filles. Ensemble, ils profitent à fond de la vie urbaine et des trésors qui s’y trouvent.