Je me souviens avoir reçu une formation sur l’évangélisation lors d’une retraite d’automne avec Pouvoir de Changer. En plus de ça, j’ai été encouragée à mettre en pratique ce que j’avais appris sur mon campus la semaine suivante. 

Comme plusieurs, j’étais terrifiée ! Peut-être que tu peux comprendre cette peur qui s’installe et toutes ces excuses qui envahissent ton esprit quand tu te rends compte que lancer une conversation spirituelle dépasse ta zone de confort.

Laisse-moi te rassurer, tu n’es pas seul.e. 

Même après des années d’expérience et avoir vu des gens venir à la foi en Jésus, je ressens encore de la peur. Des images du pire scénario possible défilent dans ma tête, imaginant comment tout pourrait mal tourner. Et la vérité, c’est qu’à certains moments, les choses ont effectivement mal tourné – très, très mal.

Ça va être INCROYABLE !

J’étais assise en bas des escaliers du bâtiment de la faculté des sciences de la gestion, tenant un magazine J’ai Soif dans mes bras, à la recherche de la fille qui correspondait à la description qu’elle m’avait donnée au téléphone.

Des escaliers parsemés de feuilles.

C’était la deuxième semaine d’école, et Veronica avait rempli un sondage avec P2C la semaine précédente pour en savoir plus sur Jésus. Malgré un gros rhume qui me rendait mal à l’aise, j’étais déterminée à ne pas laisser cela perturber notre rendez-vous. Il était hors de question d’annuler !

Enfin, Veronica s’est approchée de moi et nous avons commencé à faire connaissance. 

Quinze minutes plus tard, installées dans une alcôve sous l’escalier, Veronica exprimait sa fascination pour le contenu du magazine que je lui montrais.

C’était l’un de ces rendez-vous excitants où tout semblait prendre forme. Veronica avait grandi avec une certaine influence chrétienne mais n’avait jamais vraiment saisi le message de Jésus auparavant.

L’article que je partageais s’intitulait «Connaître Dieu personnellement«, et je venais juste d’expliquer le point numéro deux : l’importance de notre péché. Dans mon excitation et mon enthousiasme, j’ai alors explosé en disant : «Et Jésus est la solution incroyable à ce péché !»

Mais l’enthousiasme combiné à un rhume ne font pas toujours bon ménage. Avec cette exclamation, de la morve de la taille d’une balle de ping-pong s’est expulsé de mon nez. Tout s’est passé au ralenti. J’ai fermé les yeux et prié : «Peut-être qu’elle ne l’a pas vu.»

Mais lorsque j’ai rouvert les yeux et vu le regard de dégoût absolu sur son visage, toutes mes craintes se sont confirmées.

Ces pensées ont envahi mon esprit : 

Est-ce que c’est vraiment en train d’arriver ? Est-ce que j’ai vraiment laissé éclater une bulle de mucus à un moment crucial de l’histoire de l’Évangile devant une personne que je viens de rencontrer ? Je regrette d’être venue sur le campus aujourd’hui. Pourquoi est-ce qu’on a choisi de se rencontrer dans l’endroit le plus achalandé possible ? J’ai peur que cette fille ne découvre jamais Jésus à cause de moi et de mes fluides corporels indisciplinés.

Je dois dire que Veronica a été très gracieuse avec moi, malgré les circonstances, et étonnamment, nous avons réussi à terminer notre conversation.

Deux femmes rient et lancent des feuilles.

Que faire lorsque les choses tournent mal ?

Maintenant, pourquoi je partage une telle histoire ? 

Je veux que vous sachiez que la plupart de vos craintes concernant les complications potentielles lorsque vous partagez votre foi sont exagérées. Mais parfois, les choses tournent vraiment très mal, de manière embarrassante.

Mais même dans ces moments-là, j’ai fait l’expérience de la réalité de l’Évangile.  Je découvre encore plus profondément que Dieu prend plaisir à utiliser des personnes brisées et défaillantes pour témoigner de sa grâce.

Il se sert de ceux qui ont des difficultés à s’exprimer, des maladroits et même de ceux qui ont la morve au nez. Ce n’a jamais été une question d’image ou de compétence de ma part. La capacité de communiquer l’Évangile réside toujours, et restera toujours, dans le Saint-Esprit qui illumine les cœurs pécheurs.

Quand la peur monte en moi, elle est souvent liée à ma crainte que les gens aient une mauvaise opinion de moi. J’oublie qu’il suffit de plaire à Dieu, et il a déjà déclaré son affection permanente et inchangée pour moi. Grâce à la mort et à la résurrection de Christ, je sais ce que Dieu pense de moi, et aucune morve ne peut changer cela !

Chaque histoire a deux côtés

En rétrospective de cette expérience, je réalise que ma conversation a véritablement déraillé selon les normes du monde, mais pas selon les critères de Dieu. 

Une femme regarde vers le haut dans la forêt.

Ce que je vois, c’est une femme humble, captivée par son Roi, prête à s’humilier en cherchant à obéir pour glorifier Dieu en faisant des disciples. Je vois une brebis égarée entendre l’Évangile, le pouvoir du salut pour ceux qui croient. Je vois Dieu manifester sa puissance à travers une femme faible.

Lorsque je prends l’initiative de partager ma foi, des peurs typiques peuvent surgir, mais j’ai appris qu’il existe un scénario bien pire que celui de me ridiculiser. 

C’est quoi le pire qui puisse arriver?

Il aurait été pire de :

  • Ne pas avoir eu cette conversation du tout.
  • Ne pas être prête à sacrifier et à risquer ma propre fierté pour avoir l’opportunité d’être utilisée par Dieu pour partager la meilleure nouvelle jamais donnée.
  • Désobéir à l’appel à faire des disciples de toutes les nations.
  • Ne pas suivre Jésus comme Seigneur de ma vie.
  • Manquer la chance de participer à la Grande Commission.

Mes pires expériences ne sont pas celles où je me suis ridiculisée, mais celles qui ne se sont jamais produites.

Alors, la prochaine fois que vous dépendrez du Saint-Esprit pour prendre l’initiative de partager votre foi et que la peur commence à envahir vos pensées, demandez-vous : C’est quoi le pire qui puisse arriver ?

 Je peux vous assurer que ce ne sera pas du mucus.

Au sujet de l'auteur

Ang. G.