La mission de Jésus se poursuit dans la vie des étudiants après leurs études. Dans cet article, Philémon nous raconte son histoire en tant qu’ancien étudiant impliqué dans le ministère de Pouvoir de Changer (anciennement Campus pour Christ) à l’Université de Montréal.
La dissipation du « high » spirituel
Je suis arrivé à l’Université de Montréal à l’automne 2010 fraîchement sorti d’une année d’école biblique et ayant participé à un voyage d’évangélisation. J’avais grandement appris de ces deux expériences et maturé dans ma foi et ma relation avec Jésus. J’étais manifestement sur une sorte de « high » spirituel. Je suis donc arrivé très excité à l’idée de commencer des études en ingénierie et de rencontrer de nouvelles personnes dans la grande ville de Montréal où je venais d’emménager.
Le monde dans lequel j’ai plongé est une réalité très différente de la bulle chrétienne dont je sortais. Dès mes premiers jours de cours, j’ai senti que de partager ma foi dans le but d’amener des étudiants à Christ ne serait pas la même chose que dans un contexte de voyage missionnaire. Mes craintes face au rejet de la part des autres, mon désir de me faire des amis ainsi qu’une certaine peur de me faire identifier comme « stupide » d’avoir une croyance spirituelle ont rapidement testé ma foi. J’étais convaincu que Jésus m’accompagnait et qu’il avait des projets pour ma vie, mais je sentais que ma foi en lui était chancelante. J’évitais de me mettre dans une position où je devrais défendre ma foi devant plusieurs personnes. Je sentais que je devais plaire pour arriver à construire des relations avec les autres étudiants.
La résolution du conflit intérieur
Durant cette période, je suis convaincu que Dieu voyait mes doutes et mes difficultés. Après quelques semaines, il m’a dirigé vers un groupe alors appelé « Campus pour Christ ». J’ai contacté un des responsables afin de le rencontrer, poussé par un profond désir de résoudre le conflit que je sentais émerger en moi entre mes craintes et mes convictions chrétiennes. J’ai appris à connaître un petit groupe de jeunes qui vivaient les mêmes luttes que moi, mais qui s’attachaient sans compromis au Seigneur afin de suivre son plan pour leur vie. Plusieurs de ces étudiants étaient, comme moi, convaincus qu’ils voulaient suivre Jésus, mais vivaient le combat continuel de la foi dans un monde allant à contre-courant. De multiples discussions, rencontres de formation de disciple et temps de prière sont venus ponctuer ma semaine de moments où Jésus pouvait fortifier ma foi.
Une leçon fondamentale que j’ai apprise dans ces années charnières, c’est que la vie du chrétien n’est pas construite sur la foi qu’il a en Jésus. La vie du chrétien est construite sur la Parole de Dieu, communiquée dans la Bible, par les chrétiens et dans mon cœur, par le Saint-Esprit. Moi, je ne peux que le suivre. Ma foi est chancelante. Je suis faible et souvent infidèle. Mais lui, il demeure fidèle. Il me soutient et me guide. Il me fortifie et me forme, selon son plan pour moi.
Une foi renouvelée en communauté
Plusieurs opportunités se sont présentées à travers le ministère de Pouvoir de Changer pour mettre en pratique ce que le Seigneur me montrait. Nous avons fait de l’évangélisation intentionnelle et organisé des événements, mais surtout, nous partagions régulièrement ensemble et prions pour des gens faisant partie de nos « Top 5 ». Ces personnes sont des amis qui ne connaissent pas Jésus, faisant partie de notre entourage immédiat et avec qui nous désirons construire une relation de confiance et les mener vers Jésus. Ces gens peuvent changer au fil du temps, mais encore aujourd’hui, j’ai gardé cette conviction que ma mission première est de prier pour les personnes que je côtoie régulièrement afin qu’ils en viennent à connaître Jésus.
Dieu m’a montré qu’il désire utiliser chacun de ses enfants dans le milieu où il les a placés pour faire briller sa lumière. Par sa grâce, j’ai eu le privilège de voir un de mes amis proches (dans mon « Top 5 ») devenir chrétien. Je garde contact avec lui depuis, et je le vois grandir dans sa foi. Il est un rappel continuel que Dieu est fidèle et qu’il sauve parmi les Québécois, qui ont tellement besoin d’être secourus. J’ai été grandement encouragé durant mes études par cette bénédiction qui m’a montré que Dieu était à l’écoute de mon désir de témoigner. D’autres de mes amis de P2C ont également eu ce privilège.
Mon passage à l’université a été difficile par moments. Académiquement, il a été plein d’embûches. Personnellement, il a été rempli de défis. Spirituellement, il a été une bataille continuelle. Mais Jésus a démontré qu’il m’accompagnait. Il m’a convaincu que c’est ainsi que le chrétien doit vivre afin de croître, entouré de ses frères et sœurs en Christ qui vivent le même combat.
Le combat de la foi, c’est exactement cela : placer notre foi, tous les jours, en Jésus. Malgré les circonstances difficiles, notre foi chancelante, nos échecs ou les épreuves de la vie. Ma période passée à l’université a été fondamentale pour tester ma foi et la raffermir. J’ai compris que ce serait toujours un combat de vivre de façon authentique dans un monde qui désire qu’on s’y conforme, mais que Jésus a la force de gagner ce combat à notre place.
La vie chrétienne après les études
Je suis aujourd’hui dans une solide communauté de chrétiens, à servir dans mon église locale de toutes sortes de manières, mais je vis toujours plongé dans le monde séculier, en tant qu’enseignant. Je vis tous les jours avec des collègues qui croient que ma foi est absurde. Pourtant, Dieu me donne régulièrement des occasions de défendre cette espérance qu’il a placée en moi. Les relations de confiance qu’il m’a permis de développer avec des amis non croyants sont précieuses pour me montrer le cœur de Dieu pour les perdus. Je veux voir d’autres de mes amis venir à Christ. Je sais qu’il est souverain. Notre rôle, c’est de prier et de témoigner. On lui laisse le reste!