Les confessions d’un accro à la comparaison – Première partie
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Un monstre non identifié se cache en moi. Il profite de mes insécurités secrètes et m’attire dans le piège de la comparaison avec les autres. Il me fait croire que j’ai besoin d’être meilleur que tout le monde dans tous les domaines. Cela m’attriste d’avouer que je succombe constamment à son pouvoir. Parfois, je désespère de ne jamais pouvoir vaincre ce monstre.
Voilà mon examen introspectif pour comprendre et combattre mon monstre de la comparaison.
Un aveu honteux
Je travaille avec des gens exceptionnellement doués et profondément engagés, dont certains sont des amis de confiance. Nous nous rassemblons régulièrement pour partager des stratégies novatrices et des histoires de réussite. Ces rassemblements ont pour but de nous fortifier les uns les autres.
Ironiquement, c’est lors de ces rassemblements que je me sens immanquablement le plus stressé et le plus déprimé.
À l’approche d’un tel rassemblement, une anxiété paralysante fait toujours surface en moi. Il s’agit d’une anxiété que j’ai du mal à expliquer, et encore plus à empêcher. Même avant que la réunion commence, je me sens nerveux et fatigué. Tout mon corps vibre d’une énergie fébrile causée par des sentiments contradictoires de confiance et d’insuffisance qui m’engourdissent. Je sens que mes réserves sociales sont inadéquates alors que je me faufile prudemment parmi les gens. Je suis hyper conscient de moi-même et j’ai des sentiments d’insécurité. La tête me tourne alors que je me compare aux autres et que j’évalue avec nervosité mon statut parmi mes pairs.
Lorsque le moment officiel arrive de partager les meilleures pratiques et les histoires, je réagis intérieurement à la présentation de chaque personne de l’une des deux façons suivantes. J’envie la personne (voulant secrètement l’attention) ou, au contraire, je me crois supérieur à elle. Cela m’attriste d’avouer que je me suis souvent considéré mieux qualifié pour être la personne prenant la parole à n’importe quel moment.
Mon côté égoïste sombre
Ces deux réactions révèlent un désir sombre dans mon cœur qui est insatiable. Mon monstre de la comparaison me persuade subtilement que je ne serai satisfait que lorsque j’ai le plus de confiance sociale, que je conçois les meilleures stratégies novatrices ou que je partage les meilleures histoires de réussite.
C’est mon côté sombre, mon monstre de la comparaison. Il fait ressortir la convoitise en moi qui veut être le meilleur en tout, même si cela paraît altruiste. C’est le côté affreux et égoïste de mon âme qui ne se satisfait pas de se reposer dans l’amour inconditionnel de Dieu et dans sa grâce seule pour mon identité. C’est la partie de mon être déchu qui veut encore toute la gloire.
Oui, je suis compliqué. J’ai spontanément ces jugements à la fois aléatoires et polarisés qui sortent de moi quand je me compare aux autres dans n’importe quel rassemblement.
Une sérieuse dose d’envie d’être la vedette
Pendant les brefs moments où les talents et les succès de mes pairs sont sous les projecteurs, je les envie. Mon dialogue intérieur ressemble à ceci :
« Je veux être aussi confiant, divertissant et aimé qu’eux. Je veux que les autres découvrent, reconnaissent et célèbrent un plus grand nombre de mes réussites. Je veux plus de temps sur scène. Je veux être celui qui trouve les meilleures idées et stratégies. J’ai besoin de faire mieux qu’eux. »
Mon monstre de la comparaison me fait croire que je peux simplement décider d’être le meilleur et trouver des stratégies pour y arriver.
Je ne me rends pas compte que l’acte de me comparer sans cesse aux autres exerce sur moi une immense pression qui me pousse à faire de mes idéaux une réalité. Mais peu importe à quel point j’imagine devenir mon moi idéal, la réalité me réveille. La gravité de mes péchés, de mes manquements et de mes limites fait disparaître toute vaine notion de ma grandeur. Cette rude réalité de ma déchéance me rappelle que je ne ressemble pas du tout à la personne que je veux être. Je ne peux pas devenir mon moi idéal, et encore moins être meilleur que tout le monde.
C’est dans ces moments de comparaison que je ressens le plus pleinement mon état d’homme brisé. Toutes mes insuffisances montent à la surface et me paralysent en me remplissant de désespoir. Je commence à m’apitoyer sur mon sort. Je lutte avec mon écrasante insuffisance que l’acte de comparaison fait ressortir. Je sais que je ne serai jamais à la hauteur de mon moi idéal. Mon monstre de la comparaison me martèle à coups de poing jusqu’au désespoir.
Des fois, je pense que je suis le meilleur
D’autres fois, j’entends des gens partager des histoires et je me considère comme supérieur à eux. Mon dialogue intérieur ressemble à ceci :
« Je devrais être celui qui prend la parole en ce moment parce que j’ai la meilleure histoire. Je peux faire beaucoup mieux que cette personne. Si seulement ils pouvaient découvrir ce que j’ai à offrir. J’ai hâte que cette personne finisse de parler pour que je puisse raconter mon histoire. »
Les deux réactions révèlent l’emprise étouffante qu’a mon monstre de la comparaison sur moi. Elles montrent toutes deux qu’à mes yeux, je suis le plus grand, et que je veux à tout prix être le meilleur en tout et recevoir l’attention.
Mon monstre personnifié
Je visualise la bataille en moi comme ceci :
Je me tiens devant un redoutable précipice. Un gouffre énorme sépare ma réalité actuelle (mes péchés, mes échecs, mes faiblesses et mes limites) de la vision de mon moi idéal et préféré par rapport à mes pairs. Alors que je fixe du regard ce grand abîme, je me sens frustré par mes efforts et je me blâme de ne pas être à la hauteur de mon moi idéal. J’ai l’impression que je dois rassembler toute mon énergie et tout mon courage pour surmonter mon insécurité intérieure au sujet de cette divergence. C’est dans des moments comme ceux-ci qu’un maître de corvée s’empare de mon être.
C’est un maître exigeant qui m’impose un régime dur et pénible. Il me promet que j’accèderai au rang de l’élite des gens de talent, et même au-delà, si je me consacre entièrement au perfectionnement de mes « pouvoirs de Jedi ».
Je veux satisfaire les attentes de mon monstre. Intérieurement, je me décide de faire aussi bien que ceux que j’admire ou de les surpasser. Mais peu importe le nombre de fois je prends cette décision, je n’y arrive pas.
Mon énergie diminue, je me fatigue facilement et je ralentis.
Mes péchés habituels sont flagrants et ils me hantent.
Des relations difficiles me vident émotionnellement.
Des manquements et des échecs pèsent lourd sur mes épaules.
Je rencontre constamment d’autres personnes qui ont l’air d’avoir plus de succès que moi.
Je suis pris dans un cycle de comparaison vicieux. Mon identité chancelante change avec chaque comparaison. Dans mon imagination, j’atteins les sommets de mon moi idéal, puis la réalité me frappe. Je tombe dans le désespoir, je suis mécontent de moi-même parce que je ne suis pas à la hauteur dans la vraie vie. C’est dans ces moments de vulnérabilité que mon monstre me dit ces paroles empoisonnées.
« Voyons donc! Ressaisis-toi! »
Connaissez-vous trop bien ce monstre de la comparaison?
J’apprends à combattre ce monstre sinistre. Je veux que vous le combattiez également. Cheminez avec moi dans le prochain article où j’explique comment j’apprends à vaincre mon monstre de la comparaison.
De quelles façons luttez-vous avec la comparaison?
À quels moments avez-vous envié les autres? Qui? Pourquoi?
À quels moments vous êtes-vous considéré comme supérieur aux autres?