C’est nul autre que Buzzfeed, le roi de l’écriture de niveau primaire, qui a publié cette observation sociale étonnamment perspicace à la fin de 2018: « Nous sommes captifs de nos téléphones, ils ont un effet néfaste sur la société et personne ne vient nous aider. D’un autre côté, [le Google Pixel 3] est un excellent téléphone ». [traduction libre]

Personne n’a pu mettre en mots notre sentiment d’impuissance et de distraction dans lequel on se trouve comme Mat Honan qui écrit:

« Nous atteignons un point de non-retour en matière de collecte d’informations, si nous ne l’avons pas déjà dépassé. Caméras et écrans, microphones et haut-parleurs. Capture votre visage, votre voix, le visage et la voix de vos amis, l’endroit où vous vous trouvez, le contenu de votre courrier électronique, l’endroit où vous étiez lorsque vous l’avez envoyé et… Qu’avez-vous dit? Clic, voici une publicité. Et où êtes-vous allé? Clic, voici une publicité. Avec qui étiez-vous? Voici une annonce. Qu’est-ce que tu as lu, voici une publicité, comment te sens-tu, voici une publicité, es-tu seul, voici une publicité, es-tu seul, voici une publicité, es-tu seul? » [traduction libre]

Depuis janvier, ma femme n’est plus sur les réseaux sociaux. Bien qu’elle soit bibliophile, son choix était motivé par sa prise de conscience de l’impact de notre dépendance aux téléphones intelligents sur nos jeunes enfants. Quand on a des enfants, notre vie ne nous appartient plus. Chaque décision, chaque réaction et chaque caprice ont un impact sur leurs petites oreilles et leurs petits cœurs. Je pense que nos vies n’ont jamais été les nôtres: avoir des enfants n’a été que la lumière UV qui a révélé cette vérité.

Il y a quelques semaines, pendant qu’on soupait, j’ai demandé à ma femme ce qu’elle pensait de la désintox. « C’est un peu triste.’’ m’a-t-elle répondu. ‘’Je me rends compte que peu de gens s’intéressent réellement à ce que je vis.  À être sur Facebook tout le temps, notre relation devient presque comme du voyeurisme: je vois tout ce que les gens font et partagent, mais j’observe à distance et un « j’aime », un commentaire ou même un message personnel ne nous rapprochera jamais vraiment. Depuis trois mois que je ne suis plus sur les réseaux sociaux, le monde me dit que mes photos et mes articles leur manquent, mais il y a juste deux ou trois personnes qui ont pris la peine de me demander comment j’allais ou prendre l’initiative de me rencontrer et passer du temps ensemble ».

Si un arbre tombe dans la forêt et que personne n’est là pour l’entendre, a-t-il fait du bruit? Si ma vie est censée être une aventure avec Dieu mais que je n’ai pas de communauté qui chemine avec moi, est-ce que ma vie est vraiment transformée?

Une éthique en mutation

Il n’y a pas si longtemps, le rêve américain était la philosophie qui dit que le bonheur et tout le reste dans la vie, tu pouvais l’atteindre en travaillant fort. Aujourd’hui, cette philosophie a changé. Le bonheur et tout ce qui compte dans la vie se trouvent dans l’actualisation de soi: sois fidèle à toi-même et à ce que tu ressens.

Que se passe-t-il quand mes sentiments changent ou ne sont même pas cohérents? Que se passe-t-il quand ce que je ressens n’est pas conforme aux personnes qui m’entourent? Que se passe-t-il quand ce que je ressens n’est pas ce que j’aimerais ressentir? Que se passe-t-il quand je ne ressens rien du tout? Une chose aussi légère qu’un ballon porté par le vent peut-elle être une ancre?

Peut-être que ce n’est pas le ballon qui devrait retenir notre attention, mais plutôt la direction du vent et la météo qu’il nous indique.

Des observateurs commencent à voir de plus en plus ce ballon, ce quelque chose de sournoi qui se trame dans notre culture: les jeunes ont moins de sexe que dans le passé; les plateformes de rencontres comme Tinder sont en hausse.  Le US Surgeon General a qualifié la solitude d’épidémie, de la menace la plus courante pour la santé publique; même la simple présence d’un téléphone intelligent pendant une date ou d’un souper entre amis est associée à une faible satisfaction relationnelle.

Pour faire court, on annonce la mort de la maturité relationnelle. En même temps: on se précipite vers elle et on y est déjà.

Ce serait une erreur de penser que la communauté chrétienne évangélique en est à l’abri. On pourrait penser que l’antidote à la mort de la maturité relationnelle est de s’entourer de personnes faciles à aimer – des personnes qui nous ressemblent et qui pensent comme nous. Mais dans une entrevue accordée à CBC Radio, la psychothérapeute Esther Perel estime que cette façon de définir la communauté est en fait plus proche de la définition des camps polarisés: une chambre d’écho où on n’accueille que ceux qui croient et ressentent la même chose que nous. Même des personnalités de la communauté évangélique comme Francis Chan et David Platt ont fait l’objet d’un examen minutieux pour avoir simplement été vus sur scène avec ceux qui croient différemment.

On n’a même pas besoin de regarder au-delà des communautés chrétiennes pour constater la mort de la maturité relationnelle. À quand remonte la dernière fois où tu as répondu à la question « Comment ça va ? » par autre chose que « Bien » ou « Occupé »? À quand remonte la dernière fois que tu t’es présenté à une nouvelle personne à l’église et que tu l’as invité à passer du temps avec toi? À quand remonte la dernière fois où ta conversation en petit groupe était remplie d’un profond désir de voir Jésus occuper une plus grande place dans ta vie? À quand remonte la dernière fois où tu as passé du temps à présenter tes amis, croyants ou non, les uns les autres? C’est comme ça qu’on imagine de nouveaux programmes – un café ou une soirée, un nouveau livre ou un programme, un nouveau petit groupe, une retraite, une conférence ou une plateforme – qui changeront la donne.

Et si la stratégie et la méthodologie qu’on utilise dans le ministère chrétien et dans les églises locales, dans le but de remplir les chaises, d’augmenter les clics et de voir des conversions, finissent par céder devant la culture au lieu de la redéfinir? Et si on finissait par vendre un message et un mode de vie qui, comme le dit Paul (2 Timothée 4:3), « conviennent à leurs désirs » et satisfont leurs « oreilles qui grattent », mais en évitant la profondeur relationnelle et le coût que Jésus nous invite à assumer? Et si ce qu’on utilise pour attirer les gens sur Instagram et vers nos programmes deviennent ce à quoi on finit par sauver les gens? Et si c’était d’une profondeur relationnelle superficielle? Si notre façon d’essayer à atteindre les gens cède à la norme culturelle, comment peut-on s’étonner que les relations ne soient pas réellement changées? 

Dans Disruptive Witness, Alan Noble souligne le danger d’un « effet d’aplatissement » dans nos esprits quand tout ce qu’on publie en ligne, des vidéos virales de chats à la situation critique de la traite des êtres humains des temps modernes, se voit accorder le même espace d’un pouce sur notre écran. Te souviens-tu de KONY 2012, le film tristement célèbre et la campagne sociale visant à faire arrêter un chef de milice ougandais (que TIME a qualifié de « vidéo la plus virale de tous les temps« )? Non? Les millions de jeunes adultes qui l’ont regardé ne s’en souviennent pas non plus. De même, qu’advient-il de notre foi quand son expression est réduite au fait de « aimer » un article chrétien et que ce même « j’aime » est aussi appliqué à des clips musicaux?

Noble l’exprime ainsi,

« Là où la moquerie dénigre avec mépris, l’ironie banalise avec légèreté. Toutes les idéologies, croyances et visions du monde sont aplaties et condensées en une seule et unique similitude. La seule chose vraie à propos de chacune d’entre elles est ce qui est vrai à propos de toutes, à savoir qu’il s’agit de tristes et vaines tentatives pour donner un sens à une vie vide. C’est ce qu’on appelle le point de vue de South Park sur la croyance. Notamment, lorsque nous commençons à dépeindre et à traiter avec ironie d’autres visions du monde, nous glissons très facilement vers le traitement du christianisme de la même manière. Jésus se transforme en figurines ironiques et en t-shirts parodiques ».

Quelle importance? Prochain gif!

Dans l’épisode intitulé « Smithereens« , Black Mirror met en scène une équipe de journalistes et un réseau de médias sociaux qui suivent un enlèvement et une prise d’otages. Alors que la fin ambiguë laisse le spectateur s’interroger sur le sort du preneur d’otages et de la victime, la scène change pour nous montrer la même équipe de journalistes et le monde qui parcourent leurs flux de réseaux sociaux sur leur téléphone, passant à la chose suivante. Et tandis qu’une partie d’entre nous se demande comment ça s’est dénoué, une autre partie se dit : « Quelle importance? Prochain gif! »

Combien de temps ça a pris avant que la célèbre photo des corps noyés d’un migrant et de sa fille de deux ans ne suive le même chemin, passant du premier plan du débat sur les réfugiés et l’immigration à l’actualité d’hier? Un article d’opinion paru dans le Washington Post affirme: « Nous avions l’habitude de penser que des photos comme celle-ci pouvaient changer le monde. Ce qui doit changer, c’est ce que nous sommes », mais en fin de compte, est-ce que c’est important?

Quand notre culture relationnelle se meurt, notre capacité à célébrer ou à pleurer profondément avec les gens, à nous soucier d’eux, se meurt avec elle.

Devant cette situation, c’est difficile de ne pas se sentir impuissant.e et défait.e. C’est difficile de ne pas avoir l’impression qu’on a échangé notre profondeur relationnelle et notre culture pour… pour quoi? Je ne sais même pas – quelques ‘’j’aime’’ de plus? 

Savais-tu que les restaurants Chick-fil-A aux États-Unis disposent de petites boîtes en carton pour téléphones intelligents pour encourager les gens à s’asseoir face à face et à avoir de vraies conversations autour d’un repas? Voici: Chick-fil-A, notre champion de la profondeur relationnelle et des sandwichs délicieux au poulet.  On l’a essayé à la maison: on a eu la même boîte pour nos téléphones intelligents. Pour être honnête, la plupart du temps, la lutte pour une vraie relation ressemble à un un prisonnier s’échappant de prison en creusant un tunnel avec une cuillère.

Si on ne l’avait pas déjà remarqué, le post-mortem de la maturité relationnelle est maintenant sous les projecteurs et les gens exigent une solution. Probablement en partie à cause de la pression publique, les géants de la technologie de la Silicon Valley ont introduit les notions de temps d’écran et de bien-être numérique, reconnaissant que leur influence imposante s’accompagne d’une responsabilité sociale. Mais quelle tragédie que le premier antidote sur le marché soit dirigé par les oligopoles qui ont fait fortune grâce à la prolifération de la maladie?

Ce n’est pas surprenant que dans les dernières années, la demande pour des téléphones intelligents basiques ait augmenté, même si ceux-ci ne sont pas donnés (les capitalistes socialement responsables ont besoin de manger aussi, n’est-ce pas?) Si les marques japonaises de vêtements et de mode de vie comme Uniqlo, MUJI et même Marie Kondo connaissent un succès croissant en Amérique du Nord, c’est peut-être en grande partie parce que notre culture adopte le minimalisme. Même le minimalisme est le résultat d’une époque où il est possible de tout avoir et de rester les mains vides en même temps. Alors on en vient à la conclusion que peut-être la solution est de se débarrasser de tout.

Se battre pour de vraies relations

Les chrétien.ne.s ne sont pas les seul.e.s qui voient la nécessité de vraies relations et qui sont prêt.e.s à se battre pour elles. Mais si c’est vrai qu’une relation avec Jésus change la façon dont interagit avec ce qui nous entoure et les uns avec les autres, on aurait dû être parmi les premiers à le faire. Il n’y a certainement rien que le chrétien.ne.s puissent voir qui ne soit déjà vu par tout le monde. Mais dans un monde d’hyperstimulation et de surcharge d’informations, celui qui sait quoi en faire est roi.

Tim Keller, à un jour partagé l’observation que le rayon des livres de développement personnel ne manque jamais de nouveaux titres: tout le monde sait qu’on a besoin de changer et ce qu’on devrait faire. Le problème, c’est que même si on sait quoi faire, on n’a pas le pouvoir de changer et de vivre autrement.

Toute personne créée à l’image de Dieu a un désir intrinsèque d’être aimée. Mais quand on ne parvient pas à se transformer soi-même en l’être aimable conforme à notre aspiration, on se tourne souvent vers deux solutions. La première est de tenter de résoudre la dissonance en réécrivant l’histoire : « Il n’y a rien de mal avec qui je suis ».  La deuxième est d’élaborer des stratégies qui cachent ce qu’on est à l’intérieur et élèvent la facette qu’on présente au monde. On utilise le sarcasme ou on essaie de plaire aux gens en ne disant jamais non. On évite les conflits ou on rejette la faute sur les autres. On évite les conversations gênantes ou celles qui risquent de faire mal. La psychologie appelle ça notre mécanisme de défense. La Bible appelle ça notre ancien moi, le moi qui cherche à l’intérieur de lui-même la solution à la protection, à l’amour et à la valeur.

En contraste, l’Évangile nous montre une sorte d’amour qu’on ne pourrait jamais trouver en nous-mêmes – un amour qui, tout en nous aimant tels qu’on est, est bien trop grand pour nous laisser tels quels. Tim Keller le décrit avec justesse:

« Être aimé sans être connu est réconfortant mais superficiel. Être connu et ne pas être aimé est notre plus grande peur. Mais être pleinement connu et vraiment aimé, c’est un peu comme être aimé de Dieu. C’est ce dont nous avons le plus besoin. Cela nous libère des faux-semblants, nous rend plus humbles et nous permet de faire face à toutes les difficultés que la vie peut nous réserver ».

Notre grande peur

Notre plus grande peur est que si les gens autour de nous nous connaissaient vraiment de l’intérieur (la maladresse, les pensées malveillantes, le péché non repenti et le cœur égoïste), on ne serait pas aimables publiquement. C’est pour ça que cette grande peur nous pousse à ne pas confesser nos péchés aux autres, à s’enfoncer dans la culpabilité, à tourner le dos à la réconciliation ou aux excuses, à rester en surface dans nos conversations et à prendre la décision qui nous apportera le plus de confort.

Comme il est bon, alors, que notre Dieu dise face à cette grande peur: « Où pouvez-vous aller loin de mon Esprit ?

« Où peux-tu t’éloigner de mon Esprit?

Où pourrais-tu fuir loin de ma présence?

Car si tu te caches dans les ténèbres,

Même les ténèbres sont pour moi comme la lumière.

Je t’ai créé et je t’ai tissé dans le sein de ta mère.

Aucune partie de toi ne m’est cachée ou inconnue.

Comme tu es précieux et précieuse pour moi!

Paraphrase du Psaume 139

As-tu remarqué que Pierre, après avoir réalisé la divinité de Jésus dans Luc 5, s’écrie: « Éloigne-toi de moi, Seigneur, je suis un homme pécheur »? Est-ce que l’équivalent de nos jours de ce passage serait comparable à Pierre laissant un ‘’Vu’’ au message texte de Jésus lui demandant de passer du temps avec lui, sans y répondre? 

À quel point est-ce que c’est gentil alors, que Pierre ait eu un Christ qui lui dise devant sa grande peur: ‘’N’aie pas peur’’, et qu’il l’invite à marcher avec lui pour les années à venir?

L’invitation du Christ

C’est le même Christ qui nous dit gentiment, face à notre habitude à faire défiler sans cesse nos fils d’actualité sur les réseaux sociaux, à nos yeux remplis de pornographie et à nos estomacs gloutons, ainsi qu’à notre langage corporel peu accueillant et maladroit envers les autres: « Cher.ère enfant, je te vois et je suis ici avec toi. Je t’aime. Que cherches-tu? Tu essaies de te protéger par tes propres forces, mais ne la possèdes-tu pas déjà quand je t’ai tout donné en mon Fils? Viens, et connais mon cœur ».

C’est le même Christ qui dit à la personne difficile à aimer, capricieuse et pleine de défauts: « Cette personne que tu vois devant toi, je l’aime. Mon désir le plus profond est qu’elle sache qu’elle est aimée et que vous fassiez partie de l’expérience de mon amour. Viens, connais mon cœur. Ce qu’il faut briser en nous, comme l’écrit Philip Kennicott, « c’est la résistance à faire le dur travail d’humanisation de l’autre ». Et il n’y a personne d’autre que le Créateur lui-même qui nous regarde, toi et moi – nous, dans notre état égo-centré et rempli de honte – avec la pleine dignité pour laquelle nous avons été créés.

Talitha koum: lève-toi

Il y a de nombreuses années, un homme nommé Jaïrus a demandé à Jésus de venir chez lui pour guérir sa fille mourante. Mais le récit de Luc 8 nous apprend que quand Jésus est arrivé chez lui, la petite fille était morte et le cortège de deuil était déjà prêt. Il était si évident que la mort avait frappé que les foules ont ri lorsque Jésus a dit : « Elle n’est pas morte, mais elle dort. »

Pourquoi Jésus a-t-il formulé ses paroles de cette façon? Pourquoi ne pas plutôt dire « Elle est morte, et j’ai l’intention de la ramener à la vie »? Ç’aurait probablement été accueilli avec la même dérision, mais au moins ça aurait été plus fidèle à ce qui allait se passer. Je suis convaincu que la raison pour laquelle Jésus a dit ce qu’il a dit n’était pas pour parler de manière parabolique mais parce que, à travers la lentille du Christ, il y avait et il y a une réalité plus vraie. Cette réalité, c’est que lorsque la réalité de la mort rencontre la personne de Jésus, elle devient un simple sommeil dont il faut se réveiller.

Connaître comment Dieu nous voit, mais aussi nous voir vraiment comme Dieu nous voit – en tant qu’enfant bien-aimé.e de Dieu – est la seule chose qui peut nous libérer du mécanisme de défense de l’ancien moi pour recevoir les gens comme le fait le Christ. Jésus dit à la fille de Jaïrus : « Talitha koum. Petite fille, je te le dis, lève-toi ».

Pour certains d’entre nous, cette invitation semble tellement étrange. La sécurité d’une conversation superficielle et le fait de rester dans notre zone de confort relationnel est une trop grande promesse. Ce n’est pas grave. Si c’est ton cas, l’amour de Jésus envers toi n’est pas moins grand les jours où tu l’aimes moins que les jours où tu l’aimes plus. Apporte-lui ton manque d’amour et demande-lui de réveiller et de faire revivre ce que lui seul peut ressusciter.

Pour d’autres, le temps d’être convaincu est passé et être fidèle maintenant c’est de répondre à l’invitation. Tu peux commencer par faire part de ton désir à Dieu et lui demander de te montrer à quoi ça ressemble d’approfondir tes relations avec ceux qui t’entourent. Peut-être que ça veut dire d’être présent.e dans une relation tendue ou de prendre l’initiative d’inviter une connaissance dans ta vie et dans ta marche avec Dieu. Ou alors de jeûner régulièrement des distractions superficielles comme les réseaux sociaux ou de repenser ta semaine pour avoir des rythmes qui favorisent le développement des relations. Deux livres incroyablement utiles et pratiques qui traitent de l’instauration de nouvelles habitudes sont The Common Rule de Justin Earley et Génération smartphone de Tony Reinke.

Ou peut-être qu’en fin de compte, la réponse n’est pas quelque chose de complètement nouveau, mais de changer la manière dont tu interagit avec les personnes qui font déjà partie de ta vie. Dis à un étranger familier : « Je ne crois pas m’être déjà présenté. Je m’appelle ________ » ou « Je suis désolé, pourrais-tu me rappeler ton nom? Dis à une connaissance: « J’aimerais vraiment ça prendre un déjeuner ou un café pour apprendre à te connaître » ou « Voudrais-tu m’accompagner à ________? ». Et à d’autres encore, demande: « Qu’est-ce qui t’a fait du bien ou au contraire, que tu as trouvé difficile ces derniers temps?

À force de choisir d’ancrer sa vie dans la profondeur relationnelle, la communauté chrétienne collective évoluera elle aussi. La culture normative de nos maisons et de nos portes d’entrée deviendra plus accueillante et plus hospitalière envers l’autre. Les relations et les conversations deviendront intentionnelles et de plus en plus riches. Nos façons d’interagir avec les gens dans nos médias et nos événements seront réfléchis, provocants, parfois difficiles à entendre, mais toujours plein de gentillesse. L’Église commencera à être perçue non seulement par le message que nous transmettons, mais aussi par la vie transformée que nous menons.

C’est dans les petites décisions, banales et quotidiennes de vivre avec notre nouveau moi et d’abandonner le vieux moi que nous et les autres commencerons à voir et à expérimenter que Jésus est bel et bien venu réveiller les morts.

Au sujet de l'auteur

Samuel Yeung

Samuel habite à Toronto avec sa femme Lydia et leurs trois enfants. Il travaille avec P2C-É à Ryerson.