Ah janvier, le mois optimiste des « résolutions de la nouvelle année », n’est-ce pas? Pourtant, combien de fois on commence une nouvelle année avec des attentes élevées, pour les voir s’effondrer en mars, quand tu as trois semaines de retard sur tous tes travaux… et attends! Est-ce que tu n’as pas un examen demain à 8 heures du matin? Mieux vaut commencer à étudier maintenant…

Le mois de janvier peut être excitant et porteur d’espoir. Qu’est-ce qui t’attends cette année? Que ce soit ton premier ou ton dernier mois de janvier sur le campus, c’est l’occasion de grandir et d’éviter les mêmes erreurs que l’année passée.

Le mois de janvier peut aussi être intimidant et stressant. Comment est-ce que je peux mieux gérer mon temps? Comment est-ce que je peux jongler avec tout ce qui se passe dans ma vie? Pour la plupart d’entre nous on vit sûrement l’excitation et le stress en même temps, et ça peut affecter notre santé mentale.

Une crise de la santé mentale

En 2017, des rapports ont commencé à révéler la réalité des crises de santé mentale sur les campus du Canada. Cette situation dure depuis bien trop longtemps, souvent derrière des portes closes, masquée par les publicités tape-à-l’œil des universités qui vantent l’expérience parfaite d’un dortoir avec la meilleure nourriture, les nouveaux centres sportifs et la recherche de pointe.

Peut-être que les brochures des universités devraient plutôt dire: venez dans cette école où vous connaîtrez une anxiété paralysante, des professeurs distants et des échéanciers irréalistes.

Ceux d’entre nous qui sont sur le campus connaissent la vérité. Les étudiants peuvent avoir l’impression d’être noyé dans le travail, essayant de répondre à des attentes qui ne sont peut-être même pas réalisables. Ces attentes qui viennent parfois des professeurs, des parents, ou de la perception que l’on a de nous-même. À chaque instant, quelqu’un quelque part met tout en place pour capter ton attention, ton temps et tes ressources qui sont limitées.

Pour ceux qui suivent Jésus, notre expérience de l’université devrait-elle être différente? Dieu ne devrait pas être perçu comme une autre chose à faire. Comment est-ce qu’on peut honorer Dieu en lui consacrant tout notre temps, notre école, notre cœur et nos relations?  Comment on fait pour tout faire? Est-ce que ça vaut la peine même d’essayer?

Cette année, choisis le repos. Le repos t’aidera à naviguer cette nouvelle année scolaire et à voir la situation dans son ensemble, avoir la paix et de la clarté dans tes décisions et, espérons-le, t’épanouir et non pas t’écraser.

Si ça te semble terrifiant et que tu as l’impression de ne pas avoir le temps de lire cet article, alors tu devrais vraiment le lire. Ça ne te prendra que 5 minutes, promis. Et tu pourras ensuite retourner étudier, Instagrammer ou procrastiner après.

Qu’est-ce que le repos?

Le repos ce n’est pas de la paresse (ne pas vouloir travailler). Le repos ce n’est pas de la procrastination (retarder ou reporter quelque chose). Le repos ce n’est pas non plus de l’évasion (chercher à se distraire et fuir une réalité désagréable, entre autres par les divertissements ou par notre imagination).

Le repos est intentionnel. C’est le choix d’arrêter son « travail » et de participer à une activité qui te redonne vie ou te « remplira ». Imagine que ta vie est comme une tasse, tu ne peux pas continuer à te vider sans te remplir. Qu’est-ce qui te « remplit » ? Se reposer peut prendre différentes formes et peut changer dépendamment de la saison dans laquelle on est et des circonstances. On peut avoir l’impression que c’est insaisissable; on court souvent après ce qu’on pense qui va être reposant (comme enfin lire ce roman, par exemple), parfois ça marche, et d’autres fois ça nous échappe.

Le repos, ça peut être de prendre soin de soi. Ça peut vouloir dire d’être proactif, de prendre des décisions sages et d’aider la personne que tu seras demain par les choix que tu fais aujourd’hui. Prendre soin de soi, c’est se créer une vie qu’on n’a pas le goût de fuir.

Le repos est une invitation! Se reposer sur une base régulière est un modèle que Dieu lui-même a établi, qu’il a donné à son peuple, et il nous invite à se reposer sachant qu’il prend soin de nous. On peut profiter du repos quand on a confiance que Dieu contrôle la situation dans son ensemble et qu’il travaille à nos côtés pour nous aider dans notre travail. Il ne nous laisse pas à nous-mêmes pour essayer de faire sens de notre vie.

Chaque personne se repose de manière différente. Certains trouvent ça reposant d’aller courir le matin. D’autres vont plutôt faire l’expérience du repos en prenant le temps de planifier et d’organiser leur semaine. D’autres sont reposés quand ils passent du temps avec leurs amis les plus proches. Il n’y a pas qu’une seule méthode pour se reposer, mais certains principes peuvent t’aider à déterminer si l’idée que tu te fais du « repos » est vraiment du repos. Voici quatre de ces principes.

1. Le repos favorise la productivité

Si je suis honnête, quand je repense à l’université, mon plus grand regret est de ne pas avoir assez dormi ou de ne pas avoir mangé plus santé. Il y a un lien clair entre le repos (prendre soin de son corps) et la productivité. Comment peux-tu penser que tu vas donner le meilleur de toi-même si tu ne dors que 4 heures et que tu te nourris de pizzas congelées et de Red Bull? C’est impossible. Ton corps peut endurer de la pression pendant une courte période (peut-être la durée de tes études), mais il s’effondrera dès que ce sera fini. Crois-moi, ce n’est pas un mode de vie qui te fera du bien à long-terme.

Regarde les athlètes olympiques, ils sont super concentrés, ils suivent un régime alimentaire strict et dorment à des heures fixes parce que leurs performances doivent être de haut niveau. La veille d’une compétition, tu ne les verras pas en train de faire la fête jusqu’à 3 heures du matin dans le village olympique. Leur discipline personnelle, peaufinée après des années passées à dire non aux plaisirs immédiats pour recevoir une récompense à long terme, leur permet de rester concentrés sur leur tâche.

Pour être productifs, on ne peut pas négliger de prendre soin de nous. En choisissant de se reposer au bon moment, on a une vision d’ensemble de ce qu’on fait et on peut s’épanouir dans ce qui compte le plus.

2. Donner la priorité au meilleur « non », même si c’est inconfortable

Une chose que probablement tous les étudiants apprennent pendant leur première année à l’université c’est à gérer leur temps. La plupart des étudiants apprennent de leurs erreurs, ce qui est naturel et ce n’est pas toujours une mauvaise chose. Pour bien gérer ton temps, tu devras grandir et apprendre à dire « non », car le TEMPS est ta ressource limitée la plus précieuse. Tu pourras toujours gagner plus d’argent, mais tu ne pourras jamais gagner plus de temps.

Ça peut être stressant de penser à devoir dire « non » aux personnes et aux choses qui nous tiennent à cœur, mais voici le secret: tu dis déjà « non » à quelque chose. Le défi est de donner la priorité au meilleur « non ».

Le meilleur « non » est celui qui aide le futur toi. La réponse ne sera pas claire tout de suite, mais avec le temps elle s’éclaircira.  Mon futur moi va-t-il me remercier si je choisis de dépenser tout mon argent pour acheter de nouveaux vêtements le jour de la paie? Ou s’épanouira-t-il si je prend le temps de faire un budget et qu’une petite partie de mon salaire est consacré à l’achat de ce dont j’ai besoin?

Quand on dit toujours « oui » aux autres et à notre travail, on finit souvent par dire « non » à notre propre santé et à notre bien-être. On finit par dire « non » à un meilleur emploi de notre temps, à une meilleure gestion de nos ressources et à prendre soin de notre santé mentale, qui sont pourtant essentiels. Sur une longue période, ça peut entraîner des conséquences pour ta santé mentale, des crises et un épuisement professionnel.

Refuser quelque chose peut nous mettre mal à l’aise, parce que ça exige des sacrifices. On donne et on reçoit, mais parfois, ça se peut qu’on dise « non » à quelque chose qu’on aime ou même qu’on veut.

Choisir et valoriser le repos cette année t’aidera à grandir et à dire « oui » à une santé mentale, émotionnelle et physique durable et, espérons-le, t’apportera la paix et la clarté dans tes décisions.

3. L’invitation de Dieu au repos

Dans la Bible, Dieu nous invite à trois reprises à nous reposer de notre travail pour qu’on puisse l’honorer et pour notre bien:

Choisir de se reposer et de confier à Dieu notre travail lui apporte la gloire et est un signe extérieur de notre alliance avec Dieu, à savoir que c’est lui qui nous purifie et nous renouvelle. (Exode 31:12-17)

Quand on suit le mode de vie de Dieu et qu’on lui obéit, on trouve aussi le repos pour nos âmes. (Jérémie 6:16)

Jésus invite tous ceux qui sont fatigués à venir à lui. Il porte nos fardeaux et nous accorde son repos et sa paix. (Matthieu 11:28-30)

4. L’obéissance conduit à la joie

Quand on accepte l’invitation de Dieu à venir à lui et à trouver le repos, on est rempli de joie. Avant de mourir, Jésus a dit à ses amis les plus proches: 

« Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi j’ai gardé les commandements de mon Père et je demeure dans son amour. Je vous ai dit ces choses afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète. » (Jean 15:10-11)

Il y a une corrélation directe entre le fait de demeurer ou de rester proche de Jésus et le fait de suivre ses commandements ou ses instructions. Ce qui se produit alors, c’est l’expérience d’une joie profonde. Ce n’est pas étonnant?!

Quand j’étais étudiante, j’avais besoin de plus de joie, même au milieu des études, des amis, des emplois à temps partiel et de mon implication dans P2C-É. J’ai trouvé la joie en remettant mon emploi du temps à Dieu et en lui faisant assez confiance pour arrêter mon travail et me reposer. Je l’ai trouvée lorsque j’ai donné la priorité au « non », et lorsque j’ai pris soin de mon corps, de mon cœur et de mon esprit.

Tout ce que j’essaie de dire c’est que Dieu t’invite à lui faire confiance dans l’obéissance cette année. Prends le temps qu’il faut pour apprendre à reconnaître ce que Dieu nous dit au sujet des choix et des priorités de notre cœur. Rappelle-toi ce que dit l’Évangile. Et répond par l’obéissance en faisant confiance au fait que le plan de Dieu est meilleur que le nôtre. Et parfois, ce plan nous demande de ralentir et de se reposer.

Au sujet de l'auteur

Erin Ford

Erin est passionnée par le fait d’aider les gens à grandir dans leur foi et à découvrir Dieu. Lorsqu’elle n’est pas en train d’écrire ou de réviser, vous pouvez la trouver en train de nettoyer sa maison, de rire avec son mari et de promener son chien Robin. Vous pouvez lire d’autres de ses écrits sur son site web (en anglais) à erinwrites.ca.