[Note de l’éditrice: P2C-Étudiants offre aux jeunes adultes la possibilité de participer à des voyages missionnaires au niveau national et international. Nous voulons que tout le monde fasse l’expérience du cœur de Dieu pour le monde. Cette série de blogs est un moyen d’en savoir plus sur le quoi, le comment et le pourquoi de #mission.

Cet article a été écrit par Sel qui fait partie notre équipe des missions mondiales. Sel sert aussi avec P2C-É à Toronto, où elle apprécie la diversité de sa ville, les sentiers naturels locaux et l’abondance de plantes dans son appartement. Elle aime aussi expérimenter de nouvelles choses, le silence, les grandes fêtes et son hamac].

Reconnais ce qui t’aveugle

Pour la première fois en 2006, je suis allée dans une région qu’on appelle la Rosée du Désert. Je me souviens être dans l’avion, regarder par le hublot et voir que la terre était sèche comme sur un plateau des Colons de Catane. J’ai pleuré en pensant que la terre sèche était une représentation de la sécheresse spirituelle de la région. 

Mais ça m’a aveuglé: c’était la seule chose que je pouvais voir. 

En mettant le pied dans le pays pour ce premier voyage missionnaire, mon orgueil et ma compréhension limitée du péché du peuple et de la culture m’ont aveuglés. La beauté du pays, de ses habitants, et la façon dont Dieu était déjà là, même si la majorité des gens ne le connaissait pas m’ont échappé. Je me suis sentie seule et un peu misérable. 

Ce n’était pas la première fois que je prenais une mauvaise posture missionnaire, et ce n’était pas non plus la dernière.

Prends des risques dans de nouveaux endroits

En 2012, on m’a demandé de diriger un voyage missionnaire en Asie du Sud. Je n’avais pas le goût d’aller dans un nouvel endroit, chez de nouvelles personnes ou dans une nouvelle culture. J’avais appris à aimer la Rosée du Désert et j’aurais préféré y retourner. Mais après que Dieu aie répondu de manière très spécifique à l’une de mes requêtes de prière, je me suis retrouvée dans un pays qui ne m’intéressait pas, sur le point de diriger un voyage missionnaire. 

Je me rappelle de l’odeur de l’aéroport quand on a atterri et de sa ressemblance avec d’autres aéroports, et je me suis sentie un peu chez moi. Pendant ce voyage missionnaire, je me suis sentie interpellée par les différences, mais aussi captivée par les similitudes entre les gens et le pays, d’une part, et qui je suis et les expériences de voyages missionnaires que j’avais déjà faits, de l’autre. 

Je me suis fait de nouveaux amis dans le pays. Ils m’impressionnaient par leur intelligence et j’aime qu’on partageait le même intérêt pour les mêmes émissions de télévision. J’ai appris à aimer les amis que je me suis faits là-bas et les leçons qu’ils m’ont apprises.

Reste humble

L’une de mes amies les plus proches en Asie du Sud croyait au karma. Le karma, c’est la croyance qui dit que les actions d’une personne déterminent son destin futur. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi quelqu’un voudrait croire en ça. 

Une fois on parlait ensemble, mon amie et moi, mais on tournait en rond en discutant de nos points de vue divergents et la frustration grandissait. Je suis rentrée chez moi, j’ai réfléchi et je me suis rendu compte que, d’une certaine manière, mon amie avait raison. Pourtant, je ne n’avais pas pris le temps de reconnaître là où j’étais d’accord avec elle dans notre conversation. Mon attitude envers elle devait changer. 

Quand on s’est revues, je me suis excusée d’avoir été si ferme sur ma façon de voir et je lui ai dit que je me rendais compte que le christianisme nous dit qu’on récolte ce qu’on sème, mais j’ai ajouté que Jésus a récolté ce qu’on a semé pour qu’on puisse récolter ce qu’Il a semé, pour qu’on soit des enfants de Dieu! 

Mes excuses et le fait que je reconnaisse là où nos croyances sont similaires l’ont surprise. Son attitude a changé, tout comme la mienne, et la conversation qui a suivi m’a permis de lui parler de Jésus. On était toutes les deux plus disposées à écouter et à voir l’autre, au lieu d’essayer de gagner un débat.

Attends-toi à ce que Dieu agisse et reste curieux.se

Au fil des ans, j’ai appris à aimer et à apprécier le monde et les gens comme une façon d’adorer Dieu. Il m’a montré comment le chercher et le trouver dans le monde qu’il a créé. 

Dans la Genèse, après avoir créé toutes les choses, Dieu les a déclarées « bonnes ». Bien que le péché d’Adam et Ève ait apporté la malédiction sur la terre, celle-ci est toujours remplie des qualités invisibles de Dieu, comme sa puissance éternelle et sa nature divine (Romains 1:20). Ce que j’avais besoin d’apprendre, c’était une attitude d’attente, de curiosité et d’humilité qui me permettrait de voir ces qualités dans les cultures dans lesquelles j’entrais. C’est ce que j’ai commencé à apprendre au cours de mes voyages missionnaires.

Cherche Dieu dans les paysages

Le Dieu créateur se révèle à nous dans le caractère unique des paysages, qu’il s’agisse de montagnes, de vallées, d’océans, de villages ou de villes. Au cours de mes voyages missionnaires, Dieu a utilisé la création pour me montrer ce que ça veut dire de le craindre. 

C’est en Tanzanie que j’ai vu pour la première fois la voie lactée. C’était tellement beau et un peu effrayant. Je me sentais petite, mais la beauté des milliers d’étoiles m’a attirée. Je voulais à la fois détourner mon regard et le regarder pour toujours. J’ai réalisé que Dieu fait la même chose. Il est si grand et si beau que ça peut être un peu effrayant de penser à lui, et pourtant sa beauté nous attire d’autant plus. 

Je suis étonnée que ce monde déchu puisse être si beau. Et pourtant, sa beauté n’est pas comparable à celle de Dieu lui-même. Voir et apprécier Dieu à travers sa création me rappelle qu’il y a plus qui nous attend en lui.

Trouver Dieu dans les cultures

J’ai trouvé la présence de Dieu dans les cultures que j’ai visitées dans mes voyages missionnaires. Il est dans la beauté de l’art, dans les différents goûts de la cuisine, dans la musique, dans les danses et dans les yeux, les mains, la peau et les pensées des hommes et des femmes. Il y a tant à apprendre et à expérimenter, car Dieu est vaste ! 

Par exemple, les mosquées et les temples du monde entier – dans toute leur beauté architecturale – révèlent le véritable Créateur qui a construit des êtres qui peuvent aussi créer. Bien que ça m’attriste que les gens utilisent leur créativité pour adorer de faux dieux, je peux quand même louer le vrai Dieu pour la créativité de ses créatures ! 

L’apôtre Paul était quelqu’un qui étudiait bien les gens et les cultures et qui s’en servait pour partager l’Évangile (voir Actes 17). À notre tour d’étudier les autres cultures avec curiosité pour voir la gloire de Dieu dans ce monde. Demandons à Dieu de nous donner la foi pour croire que sa bonté et sa grâce sont plus grandes que ce qu’on peut imaginer, qu’elles touchent toute la création, toute la culture, toute la pensée et même la religion. 

Voir la dépravation et comment les différentes cultures rejettent le Christ devrait aussi nous amener à l’humilité, à voir où le péché nous affecte, et sa présence dans notre propre culture.

Remarque l’image de Dieu chez les autres

Participer à des voyages missionnaires m’a aidé à comprendre que tous les êtres humains sont créés à l’image de Dieu. Quels que soient notre sexe, notre origine ethnique, notre appartenance religieuse ou nos capacités physiques, émotionnelles et mentales, on a tous une dignité et une valeur inhérente. Les êtres humains, tant individuellement que collectivement, sont à l’image de Dieu. J’irais même jusqu’à dire que chaque ethnie et chaque culture est nécessaire pour nous aider à comprendre qui est Dieu. 

Dieu permet que ça soit vrai pour le croyant comme pour celui qui ne croit pas. Chaque être humain peut révéler Dieu à l’autre en montrant la bonté de son caractère lorsqu’il reflète la bonté de Dieu, son amour, son sacrifice, sa joie et sa justice.

Apprendre de tout le monde

Il y a des gens, à travers le monde, qui se comportent plus comme le Christ que certains chrétiens. À la Rosée du désert, j’ai été invitée chez des gens qui m’ont traitée comme si j’étais de la famille alors que je venais de les rencontrer à peine quelques jours plus tôt. 

Je me souviens d’une maison où il était évident que les gens n’avaient pas beaucoup d’argent, mais ils ont décidé de nous inviter. La viande coûte chère, et pourtant la grand-mère de mon amie poussait la viande vers moi, en me disant « Mange! Mange! » 

Dans une autre maison, la famille nous a laissé manger la nourriture les premiers et ils ont mangé les restes. Leur hospitalité leur coûtait cher, et pourtant ils semblaient heureux de ce sacrifice. Ce type d’hospitalité révèle l’hospitalité de Jésus. Elle lui a coûté cher, elle lui a coûté la vie. Pourtant, il est allé vers la croix avec joie, pour nous accueillir dans sa famille. 

Chaque être humain a quelque chose à nous apprendre sur Dieu. En tant que chrétiens, on doit faire preuve d’humilité et apprendre de ceux que Dieu a créés à son image. Leurs vies témoignent de la diversité de Dieu, et chaque être humain peut avoir quelque chose à nous apprendre sur lui, alors même qu’on partage avec eux la bonne nouvelle de Jésus.

Choisis ta posture

C’est beaucoup plus amusant de participer aux missions quand je prends une posture où j’apprécie la présence de Dieu dans sa création, même si ça demande des efforts de ma part. Ça prend de faire le choix d’apprendre et ça m’a rendue humble. 

Pour vraiment voir l’œuvre et la présence de Dieu dans le monde, j’avais besoin d’un changement de cœur. J’avais besoin de voir que mon amour est souvent trop petit. 

Dieu m’invite constamment à partager son cœur pour les nations, et je crois que c’est une invitation pour nous tous. Il y a des moments où j’ai eu du mal à voir Dieu, alors je lui demande de se montrer. Je lui demande de me permettre de goûter, de toucher, de voir, de sentir et de comprendre le travail qu’il accomplit, afin que je puisse l’adorer et mieux aimer le monde. 

Au sujet de l'auteur

P2C-Étudiants

Pouvoir de Changer – Étudiants existe afin de faire connaître Jésus dans les universités et les cégeps du Québec. Nous accompagnons les étudiants dans leur cheminement vers Jésus, les aidant à voir la pertinence de l’évangile pour toute la vie.